L'ambiance dans le bâtiment d'élevage

Publié le 26 juin 2024

L'ambiance dans le bâtiment d'élevage

Il est essentiel de faire en sorte que l'ambiance dans le bâtiment d'élevage soit propice à l'accueil des animaux afin d'assurer une bonne adaptation et garantir leur bon développement. Dans cet article, nous allons étudier les différents éléments clés nécessaire à la mise en place d'une ambiance de qualité, tels que la ventilation, l'humidité, la température, etc.

Différents éléments participent à la qualité de l’ambiance dans un bâtiment d’élevage.

La figure ci-contre précise ces différents éléments participant au bien-être des futurs reproducteurs.

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Figure 102 : Les divers paramètres d'ambiance s'influencent mutuellement. Connaître leurs effets respectifs permet de mieux résoudre certains problèmes techniques.

Les gaz

Il est important que le bâtiment soit suffisamment aéré pour permettre une bonne circulation et un bon renouvellement des gaz de la respiration (O2, CO2) ainsi qu’une évacuation des gaz de la combustion tels que le monoxyde de carbone CO qui est également dangereux pour l’Homme. L’ammoniac (NH3) est issu de la décomposition des fientes (urée) et lorsqu’il est trop concentré dans l’air il irrite les voies respiratoires et les yeux, causant des inflammations. La régulation de la concentration de ces gaz se fait principalement par la maîtrise de la ventilation.

L'humidité

De manière générale dans l’environnement, l’humidité de l’air vient du climat local. Dans certaines conditions météorologiques, les taux d’humidité peuvent être très élevés. Cela ralentit voire empêche la dessication de la litière qui s’humidifie naturellement via les déjections. Une litière humide et des fientes qui ne sèchent pas favorisent la multiplication des agents pathogènes et causent des pododermatites. Lorsque la température est de surcroît élevée, il devient d’autant plus difficile de rafraichir les animaux. On contrôle l’humidité en maîtrisant la ventilation.

La ventilation

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Figure 103 : Dans les pays soumis occasionnellement à des pluies et des vents violents, il est intéressant de pouvoir contrôler l’ouverture des volets afin de protéger les animaux. Cela permet également parfois de protéger les oiseaux du rayonnement direct du soleil qui peut les rendre agressifs.

La ventilation est un élément d’ambiance primordial dans les bâtiments d’élevage. De nombreux systèmes existent, de la ventilation statique à la ventilation dynamique. Il est important de pouvoir contrôler le plus possible le renouvellement des flux d’air qui parcourent le bâtiment ainsi que leur température. Des flux d’air insuffisants vont laisser s’accumuler les gaz nocifs (CO, CO2 et l’ammoniac NH3) et faire monter la température tout en laissant une litière humide perdurer. A l’inverse, des flux excessifs peuvent gêner les animaux et faire tomber la température trop bas.

Qu’elle soit dynamique ou statique, la ventilation permet de renouveler l’air ambiant :

- en apportant de l’oxygène,

- en évacuant les gaz délétères, tel l’ammoniac,

- en éliminant les poussières,

- en régulant l’humidité du bâtiment.

A contrario, tout courant d’air peut influer sur le confort thermique des futurs reproducteurs, en agissant sur les transferts de chaleur s’établissant par convection. De manière générale les poules et les coqs détestent les courants d’air.

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Figure 104 : Avec des ouvertures latérales et dans le toit, une bonne orientation de bâtiment permet d’assurer une ventilation naturelle transversale. On peut la maîtriser en ajoutant des parois dont la hauteur est ajustable.

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Figure 105 : Ce bâtiment clos ventilé via un système de refroidissement à eau se situe dans un pays pourtant très chaud (Malaisie). Les mâles cou-nus supportent mal le flux d’air froid et tentent de se protéger derrière le panneau de bois. Il faut diminuer la ventilation.

Nos souches mâles « cou nu » sont plus résistantes à la chaleur, mais plus sensibles au froid. L’observation de leur comportement (regroupement anormal) permet parfois de repérer un problème de ventilation en élevage comme en production.

Astuce technique

En cas de grosses chaleurs, il peut être intéressant de technique diffuser une brume sur les animaux (attention, il ne faut pas trop les mouiller). L’eau va passer de l’état liquide à l’état gazeux ce qui consomme de l’énergie et donc abaisse la température.

Attention toutefois, cette opération doit impérativement être couplée à une ventilation suffisante et dans un air ambiant assez sec, au risque de suffoquer les animaux en saturant l’air d’humidité. On ne diffuse de la brume que si la ventilation le permet. Idéalement, il faut utiliser un système de brumisation basse pression.

Les poussières

Les poussières sont des particules de litière, de plumes, de fientes et d’aliment en suspension dans l’air. Lorsque l’environnement est trop sec, la quantité de poussières est très importante et elle peut entraîner des problèmes respiratoires ou irriter les muqueuses oculaires.

Astuce technique

Les poules sont des animaux très curieux. Une petite technique ouverture, un petit trou dans le toit ou dans un mur peut créer un rai de lumière dans le bâtiment. Les poules seront attirées par la source de lumière et par les poussières en suspension. Dans certains cas, cela peut créer du nervosisme voire de l’étouffement. Il est important de combler ces petites ouvertures dans les bâtiments fermés.

Il est important de bien contrôler l’humidité du bâtiment pour éviter cette situation tout en s’assurant que la litière reste sèche.

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Figure 106 : Entre les doigts la litière doit être friable et sèche.

La température

Ce paramètre dépend du climat, des caractéristiques d’isolation du bâtiment et des mouvements d’air induits par la ventilation. Les oiseaux n’utilisent pas la sudation comme mécanisme de régulation de la température corporelle, ils sont donc très dépendants de leur environnement. Il convient de contrôler très précisément la température car elle a un impact puissant sur la consommation d’aliment, donc sur la croissance, mais aussi en production sur les performances de ponte.

La température doit être adaptée à l’âge des futurs reproducteurs. L’amplitude thermique doit être maîtrisée tout au long de la période d’élevage. Pour rappel :

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Figure 107 : Même après le démarrage l’équilibre thermique de l’animal évolue. Il faut constamment adapter la température.

La litière joue le rôle d’isolant thermique entre les pattes de l’oiseau et le sol. L’éleveur doit contrôler quotidiennement la température de la zone d’élevage.

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Figure 108 : Depuis le démarrage et ce pendant toute la période d’élevage il faut contrôler la température dans la zone de vie des poussins.

Le microbisme

Le bâtiment d’élevage est rempli de microbes, pour la plupart inoffensifs. Certains pathogènes cependant sont particulièrement dévastateurs lorsque leur présence devient trop importante ou lorsqu’ils parviennent à infiltrer le site d’élevage.

S’il est possible de vacciner les animaux ou de supplémenter les rations pour certains pathogènes ciblés, le plus important pour contrôler le statut sanitaire de son troupeau est la biosécurité.

Les différentes mesures prises au quotidien et détaillées dans ce guide doivent être régulièrement évaluées et remises en question, car leur efficacité dépend de leur strict respect.

Les déjections et la litière

Au cours de la vie du troupeau, la litière se mêle aux déjections, aux plumes, à la poussière, à l’aliment pour former une matière dont il est important de contrôler l’homogénéité, l’humidité ainsi que la consistance. La litière idéale doit être sèche, plane, uniforme et permettre le grattage et les bains de poussière qui régulent la quantité de graisse sur les plumes des oiseaux. Ces qualités dépendent de la santé des animaux (comportement, qualité des fèces) et de la ventilation.

La litière constitue un réservoir important de matière organique et de microorganismes qui la rendent fermentescible et provoquent l’augmentation naturelle de sa température. Elle produit plusieurs gaz malodorants parmi lesquels l’ammoniac, irritant pour les voies respiratoires de l’Homme mais aussi des oiseaux. La qualité de la litière peut donc élever de plusieurs degrés la température et modifier de manière critique l’ambiance du bâtiment.

Afin de favoriser le déplacement des animaux (et pour des raisons de sécurité), l’éleveur veillera à l’absence de mottes ou de trous dans la litière.

Astuce technique

A certains moments de la vie du troupeau, comme les technique jours sans aliment au cours de l’élevage, il peut être utile de distribuer du maïs concassé ou du blé entier aux animaux afin de les occuper et de stimuler le grattage de la litière, et donc son entretien naturel. Une petite quantité de céréales suffit mais il est important d’y ajouter du grit afin de faciliter la digestion. A effectuer régulièrement. Cette activité favorise le bien-être de l’animal mais aussi celui de l’éleveur !

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